La Dame de Brassempouy

La « Dame de Brassempouy » aussi nommée « Dame à la Capuche », est un fragment en ivoire sculpté qui représente un visage féminin. 

 

Découverte à Brassempouy dans les Landes par Edouard Piette en 1894, cette petite tête sculptée de 3,65 cm, réalisée dans le noyau d’une défense de mammouth, constitue l’une des plus anciennes représentations réalistes d’un visage humain. 

Datant du Paléolithique supérieur (au Gravettien, qui est une sorte de culture de la Préhistoire en Europe occidentale), soit vers 29 000-22 000 av. J.-C, elle est l’une des œuvres phares de la Préhistoire. 

 

Cette période du Paléolithique supérieur se caractérise par l’apparition de nouvelles formes artistiques, comme par exemple les gravures sur des os ou bois de rennes, les peintures pariétales, comme la grotte de Cosquer, et les fameuses empreintes de mains au pochoir, dites « mains négatives ». C’est notamment à cette époque du Gravettien que datent ces représentations féminines sculptées, baptisées improprement « Venus » (en référence à la déesse romaine de l’amour). Celles-ci sont marquées par ses attributs sexuels féminins prédominants (callipyges : formes plantureuses), célébrant la fécondité, et des visages dépourvus d’éléments distinctifs.

Vénus de Willendorf © Wikipédia

A la différence de ces dizaines de sculptures retrouvées, notre dame se distingue par son visage parfaitement défini, ce qui est rare à cette période et rend cette œuvre exceptionnelle. D’un point de vue technique, son sculpteur a su faire preuve d’une grande maîtrise. Le visage est admirablement décrit avec son front, ces yeux en amandes (dont l’un avec une pupille finement gravée), de fines arcades sourcilières, des fossettes, son nez aplati et son menton saillant. Seule la bouche n’est pas reproduite. 

Par ailleurs, son étrange coiffure en stries géométriques intrigue les chercheurs, s’agit-il d’une capuche (d’où son surnom de « Dame à la capuche »), d’une représentation d’une chevelure tressée ou alors d’une résille ornementale, mystère.

Quand on observe les traits de cette petite tête, on peut s’interroger.  S’agit-il d’un portrait ou d’une représentation générique et idéalisée de la femme ? Les experts penchent plutôt pour la deuxième option. Créée vraisemblablement pour des fonctions religieuses (culte de la fécondité ?) et symboliques, cette statuette en ivoire (matériau noble pour l’époque car issu de la chasse) stylisée nous apporte l’expression la plus réelle et la plus vivante de la femme du paléolithique.

 

Elle est conservée aujourd’hui au Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.

 

Sources :

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